Spiritualites en crise

«Il n'est pas vrai que nous puissions nous tirer d'affaire avec les seuls moyens de la raison et de la volonté. Nous sommes, tout au contraire, sous l'influence permanente de forces perturbatrices qui contrarient la raison et la volonté, c'est-à-dire qui sont plus fortes qu'elles. C'est pourquoi il arrive que les gens les plus raisonnables, et ceux-là précisément, souffrent de perturbations dont ils ne peuvent venir à bout ni par la volonté ni par la raison. Or, ce que l'homme éprouve ou expérimente comme plus fort que lui-même, il l'a de tout temps qualifié de divin ou de démoniaque, selon le cas. Dieu, c'est ce qui est plus fort en lui. Cette définition psychologique de Dieu décrit l'expérience que l'on fait d'un vis-à-vis souvent très inquiétant, en concordance extrêmement impressionnante avec les "expériences de Dieu" que nous montre l'histoire.» C. G. Jung, le 21 septembre 1955.

Cette lettre de C. G. Jung décrit le vaste champ de la spiritualité et pose la question fondamentale étudiée par ce collectif. Partant de l'éclatement actuel des parcours spirituels, les auteurs indiquent des avenues conduisant à une spiritualité qui respecte l'être humain. Ils se réfèrent aux témoignages des mystiques, analysent les représentations de Dieu, décrivent les conditions nécessaires à l'éclosion d'une expérience religieuse et dévoilent comment les archétypes orientent le mouvement interne de la personne dans sa quête de bonheur. Ils appliquent ensuite cette démarche à deux types d'expérience particulière, le matriarcat et la violence.