Une fabrique de servitude
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L'aspiration à l'indépendance nationale est d'abord une question politique. Toutefois, les obstacles qui se dressent sur la route de l'affranchissement d'un peuple logent souvent dans la dimension culturelle, qui devient un aliénomoteur de la subordination nationale par le divorce qu'elle opérera, par exemple, entre la parole et l'action chez la collectivité. Pour découvrir les principales composantes de cet aliénomoteur culturel, l'art, et particulièrement l'écrit, est un formidable révélateur. En analysant trois œuvres québécoises majeures ? à savoir Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon, Les Belles-sœurs de Michel Tremblay et La Petite Vie de Claude Meunier ? les auteurs passent en revue les éléments socioculturels qui façonnent la définition que les Québécois se donnent d'eux-mêmes comme collectivité et qui transforment leur culture nationale, pourtant si féconde, en une fabrique de servitude. Après avoir analysé les sources de cet assujettissement et ses conséquences douloureuses, les auteurs proposent une démarche d'affranchissement afin que le peuple prenne sa vie collective en main en s'appropriant un agir qui lui permettra de se rétablir dans le bonheur authentique de collaborer à la construction d'un monde commun.