Le sacrifice, fondateur de civilisation et d'individuation
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C'est sur le double thème de l'inceste et du sacrifice qu'eut lieu en son temps la grande rupture entre Freud et Jung. C'est dire tout aussi bien quelle en était l'importance, et combien il s'agissait là de notions tout à fait centrales pour le psychologue de Zurich.Pierre Solié, aujourd'hui, reprend cette notion de sacrifice, sa nature, ses modalités, sa fonction psychique et religieuse, en tentant de la mener jusqu'au bout à travers une vaste enquête qui va de la Grèce à l'Inde, et d'Israël au Mexique - et qui intègre aussi bien l'histoire, que l'ethnologie et les sciences religieuses pour lui faire rendre tout son sens. Alors s'aperçoit-on que l'exercice du sacrifice (renoncement à soi-même dans ce qu'on a d'illusoire, mais aussi fabrication de sacré, selon l'étymologie de ce mot) est nécessaire au déploiement de toute vie dès qu'elle dépasse l'affirmation de l' « individu » au profit de l'émergence de la « personne » - de même que seul le sacrifice, socialement réglé et fondé, permet de quitter l'état de sauvagerie naturelle, pour accéder à la civilisation.Psychanalyste didacticien, Pierre Solié a été président de la Société française de psychologie analytique (psychanalyse jungienne). Auteur de nombreux ouvrages, en particulier sur les rapports de la psychologie à la biologie et sur la psychosomatique, c'est lui qui, le premier en France, a théorisé le concept de Grande-Mère, antérieur même à celui du Père, et a dégagé les structures psychiques, mythiques et analytiques de ceux qu'il a appelés les « Fils-Amants » par rapport aux « Fils Oedipiens » de l'analyse freudienne.