Dixhuitjuilletdeuxmillequatre précédé de nuit, penser
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NUIT, PENSER
Toujours, depuis si longtemps, des poèmes: manières de voir ou de vivre, on le dit, mais peut-être aussi, un à un, manières de penser ou de vieillir, maintenant.
Dix mille nuits sans dormir font des poèmes, encore. La nuit – avec tous ces objets qui s'échangent leurs noms et ces souvenirs qu'il faut inventer – fait des poèmes. Des yeux, dans l'obscurité, je cherche des mots qui me suivront jusqu'au lendemain, sans doute dans le bon ordre. Je fume, j'écoute les voix qui sont la mienne quand les autres dorment. Elles sont des poèmes.
DIXHUITJUILLETDEUXMILLEQUATRE
La mort de la mère: ce moment où le fils est anéanti et... libéré.
Rarement la poésie a témoigné de façon aussi personnelle de l'entrée en agonie d'un parent. Quand la mort fait de la mère son pantin, le fils veut fuir ce qui crie entre les murs «gris de la couleur du jour de la chambre de la seule avec / Dieu qui gratte et Dieu qui tire et Dieu qui mord: / douzejuilletdeuxmillequatre».
La mère en allée, la famille envolée avec elle, rien ne reste au poète que sa poésie pour trouver grâce devant leur mémoire.