Pacte faustien de l'universite (le)
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Retour à la liste des produitsLa figure de Faust, symbole complexe de l’imaginaire prométhéen moderne, évoque celle de l’homme de savoir qui, épuisé par des recherches infinies et toujours déçues, vend son âme au diable contre les plaisirs terrestres et une science certaine. Telle est la trame qui sert de fil conducteur à cette réflexion sur l’université contemporaine dont on se demande si elle n’a pas, elle aussi, pactisé avec le Malin. N’a-t-elle pas en effet à son tour cédé au dieu Marché qui, en échange, lui garantit les revenus pour la recherche (rentable), le progrès dans la connaissance (exploitable) et la séduction du prestige (dans le jeu de la concurrence mondialisée)? Et n’est-elle pas devenue de la sorte une entreprise comme une autre, soumise aux mêmes règles de gestion et aux mêmes normes de productivité? Dans ce processus, elle a pourtant perdu quelque chose, «la conscience dont la science a besoin si elle ne veut pas conduire à la ruine morale de ceux qui la poursuivent». «Science sans conscience n’est que ruine de l’âme», disait déjà Rabelais. Le propos de cet ouvrage est justement de rappeler en quoi consiste l’âme de l’université et d’inviter ses membres à se ressaisir et à recouvrer la liberté d’exercice de l’esprit critique qui devrait être le leur. «L’université a sa place au centre du marché; cette place n’est pourtant pas celle de gestionnaire du savoir devenu pouvoir, de fournisseur de formation ou de personnel de recherche de la grande entreprise. Pour les universitaires qui, au cours de l’histoire, ont résisté aux dogmatismes magistériels et aux impérialismes politiques, la liberté intellectuelle commence par la prise de conscience de la nouvelle dictature. Cette liberté est loin d’être une question creuse; elle est, non seulement pour les universitaires, mais pour tous les citoyens des démocraties, la condition nécessaire de ce qui s’appelle, sur le plan moral, une vie examinée.»