Tangence. no. 134, 2024
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Les « figures de l'économie en littérature québécoise » sont au cœur de ce dossier : nous entendons analyser, définir, décrire un ensemble de figures marquantes dans la littérature québécoise, plus spécifiquement capables de dire son économie. L'enjeu alors apparaît double, dans la mesure où il est de notoriété critique que l'économie a longtemps échappé au discours québécois. Tant la grande bourgeoisie, que le capitalisme et le capital ont appartenu à une autre nation, qu'il s'agisse de la France, représentée par le « bourgeois-gentilhomme » que décrivait Cameron Nish dans la prime Nouvelle-France, ou qu'il s'agisse de l'Angleterre, comme la présentent Dickinson et Young dans leur analyse du Canada français industriel. À ce capital qui échappe à la poigne et au discours québécois, s'ajoute l'opposition quasiment rituelle entre le domaine de l'économie et celui de la littérature. C'est à la lumière de ces constats généraux que les différents articles composant ce dossier examinent les figures économiques dans des corpus jalonnant la période de 1940 à nos jours. Du notaire et de l'homme d'affaires au transclasse, en passant par le mauvais pauvre et l'économie domestique, pour ne citer que quelques exemples, les figures de l'économie sont le plus souvent rattachées à des questions amples, liées tout autant à l'identité culturelle qu'au rapport problématique aux lieux. Elles permettent d'éclairer autrement plusieurs des topoï de la tradition littéraire québécoise, de l'attachement au sol et aux valeurs traditionnelles au refus de la tentation de paraître, en passant par les rapports problématiques et parfois conceptuels aux voisins et aux premiers occupants d'un territoire non cédé.