1793, l'insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté
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Lorsque les paysans vendéens saisissent fourches, haches et faux à l'annonce de la levée des 300 000 hommes, lorsqu'ils s'emparent de Machecoul, Saint-Florent et Cholet, Barère s'écrie : « La Vendée est mille fois plus à craindre que toutes les puissances européennes ». La République, menacée par la coalition des forces étrangères, secouée par les révoltes dans toutes les provinces, a trouvé son bouc émissaire. La Convention institue la Terreur comme instrument de régénération publique.Vendéens et républicains se livrent alors une lutte à mort au nom de deux conceptions fanatiques de la liberté : l'une abstraite, héritée des philosophes - « Il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté » déclare Saint-Just -, l'autre populaire, préromantique, communale et religieuse.Le 17 octobre 1793, lendemain de l'exécution de la reine, Kléber et Marceau écrasent l'armée vendéenne à Cholet. La population en fuite ne pourra échapper aux massacres sans limites de la répression.Le monde moderne commence en 1793 par un bain de sang et un flot de paroles vaines. Certains de détenir la vérité, les révolutionnaires ont imposé une perversion qui aura une postérité désastreuse : la dictature de la liberté. Michel Ragon, depuis plus de quinze ans, rassemble pièces d'archives, notes et réflexions sur l'insurrection vendéenne. Il a écrit, dans ce grand livre vendéen, le récit poignant de ce cruel moment de notre histoire.