La maison de mon père
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Après trente ans passés au Canada, un homme revient dans sa ville natale en Hongrie.
Il n'est plus le même, Budapest non plus. Elle est plus vibrante que jamais, malgré les guerres, les révolutions, les changements de régime et de gouvernement. Mais nombreux sont ceux qui semblent encore vouloir la quitter.
Il revoit les copains. C'est l'heure des bilans, de l'évocation des destins parallèles, de tous les possibles auxquels il faut inexorablement dire adieu. Est-ce la faute à l'exil, à la politique, aux aléas de l'histoire ? Ou n'est-ce pas plutôt l'action du temps qui passe pour chacun d'entre nous, pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent ?
Il retrouve Petya, le compagnon des jeux de l'enfance. Il a changé, lui aussi, même si l'amitié est intacte, aussi parfaite qu'au jour où ils se sont quittés. Ils passent devant leur ancienne école, l'École bleue, qui a laissé place à un trou béant. Puis ils forment le projet d'aller visiter la maison que le père du narrateur a chérie pendant des années, qu'il lui avait promise en héritage, mais qui a sombré avec tout le reste. Cette maison du lac Balaton, ancien pressoir de vignoble, à flanc de colline, où l'on entrait en passant par le grenier. Il faut donc s'empresser de griffonner sur un napperon le plan pour s'y rendre, mais ce geste n'est-il pas aussi dérisoire que de vouloir retracer les contours d'un rêve dont on émerge à peine avant qu'il nous échappe à jamais ?
Akos Verboczy donne ici un roman doux-amer, au charme irrésistible, où une tendre ironie vient toujours tempérer la nostalgie.