Fais de beaux rêves
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Je croyais avoir tout prévu. Le lymphome, la mort subite, l'accident de voiture, la chute du quatrième étage, l'étouffement, la noyade, un kidnapping, une maladie orpheline dont tu aurais été la première victime, un cambriolage qui tourne mal, un chien agressif, un cerf-volant coincé dans un fil électrique, un ballon lancé au milieu de la rue. Je nous plongeais sciemment dans des situations impossibles, les guerres que je créais dans ma tête étaient intentionnelles.
Lorsque naît un enfant naît en même temps l'idée monstrueuse, inacceptable, qu'on pourrait le perdre. La narratrice de ce roman joue avec cette idée scandaleuse, la retourne en tous sens entre ses doigts, tel un talisman qui lui garantirait une prise sur la mort. Elle s'en sert comme d'un prisme lui permettant d'examiner avec une impitoyable lucidité chaque aspect de sa vie : femme, mère, écrivaine, compagne, fille. Imaginer la fin de son enfant réaffirme son engagement quotidien envers lui, le perdre est devenu une manière de marcher, sa manière de l'aimer.
Fais de beaux rêves, c'est l'histoire d'une jeune femme qui se bat inlassablement contre les forces les plus sombres. La violence qui l'habite, la peur de transmettre la pulsion d'anéantissement qui lie les générations, la mémoire blessée qui hante le père de son garçon, cet héritier d'une nation désarmée. On comprend dès lors que la violence familiale s'étend à toute la société.
Commencer, sombrer, recommencer, telle une danse de la vie tout aussi exaltante qu'épuisante. Si cette quête de sens a pour moteur l'enfant, elle se nourrit de la littérature, ce sortilège permettant d'évoquer l'indicible, l'horreur suprême, pour ne pas y sombrer. Cette quête, Virginie Chaloux-Gendron l'incarne dans une écriture incandescente, qui nous fait toucher, ressentir, ce que nous cherchons sans cesse à nous cacher à nous-mêmes.