L'antiquité dans la révolution française
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« Il y a peu d'années, je cherchais partout des âmes républicaines ; je me désespérais de n'être pas né Grec ou Romain », écrivait Camille Desmoulins.C'est en effet vers les Anciens que se tournent avidement les révolutionnaires quand ils veulent fonder la Liberté et l'Égalité pour devenir des citoyens fraternels et non plus des sujets du roi.Le modèle de la cité antique, qui était au coeur de la réflexion des Lumières, surgit de toutes parts. Les exemples fleurissent pour justifier ou dénoncer les événements contemporains. Le vote censitaire ? Rome l'a connu. Un système éducatif ? Sparte l'a appliqué. La France assiégée par ses ennemis ? Ce sont les Grecs face aux Barbares : c'est Rome face à Carthage.Lecteurs de Plutarque et de Cicéron sur les bancs du collège, les orateurs s'identifient spontanément aux figures de l'histoire ancienne. Après la chute de la royauté, Brutus, héros républicain, inspire plus que tout autre.Présente dans l'art, fleuron de l'allégorie, cette « antico-manie » gagne les classes populaires. On baptise ses enfants Cornélie, César ou Gracchus. La fête révolutionnaire mime la fête antique, jusque dans ses manifestations villageoises.En redécouvrant la controverse, les révolutionnaires ont renoué avec l'essence même de la politique inventée par les Anciens. Qui mieux que Claude Mossé, spécialiste d'histoire grecque pouvait décrire les multiples sentiers par lesquels l'imaginaire antique a sillonné la Révolution française ? Agrégée d'histoire, docteur ès lettres, Claude Mossé est professeur d'histoire grecque à l'université de Paris-VIII. Elle a publié de nombreux ouvrages dont La Femme dans la Grèce antique aux éditions Albin Michel.