Le journal du diable

Philosophe, idéologue du nazisme, Alfred Rosenberg est considéré comme le « penseur de la solution finale ». Celui qui eut l'idée de déporter les Juifs en Guyane avant d'imposer leur extermination pour raisons économiques, occupa les plus hautes fonctions au sein du parti nazi. Chargé de l'opération Barbarossa qui mit fin au pacte germano-soviétique et fit du front russe le théâtre le plus sanglant de la Seconde Guerre mondiale, cet ami intime d'Hitler le remplaça même à la tête du NSPD durant son emprisonnement à la suite de l'échec du putsch de Munich en 1923. Au procès de Nuremberg, le journal que tenait Rosenberg démontre sa culpabilité et le condamne à être exécuté en 1946. On y trouve le détail des crimes commandités, des informations inédites sur l'invasion de la Yougoslavie à l'origine du génocide serbe, la famine de l'armée allemande durant le siège de Stalingrad, ou encore la méfiance du philosophe envers la puissante influence de l'astrologue Erik Jan Hanussen  sur Hitler. Mais ces 400 précieuses pages d'archives inédites disparaissent dès la fin du procès. La faute au procureur américain Robert Kempner qui aurait égaré le journal mais qui l'a en fait volé. Le funeste manuscrit passe de main en main : un professeur l'arrache à une vieille dame en maison de retraite ; un éboueur tombe dessus par hasard ; un archiviste passe 17 années à le convoiter... jusqu'à ce qu'un agent du FBI à la retraite le retrouve au printemps 2013, mettant ainsi fin à 70 ans d'une quête infructueuse.