Abimes et souffrances

Automne 1080, le Nord de l’Auvergne est à feu et à sang. Le sire d’Âpremont, excommunié pour avoir défié l’Église alors qu’il était le protecteur du prieuré de Levandieu, se croit investi du pouvoir de Dieu et se venge sans vergogne. Parmi ses plus fervents rivaux, le moine Rainaut, défenseur des pauvres et faiseur de miracles, qui reste debout malgré les assauts, comme préservé par la volonté divine. Dans un accès de folie, le sire extermine le village de Fresnay et s’en prend à Rainaut. Est-ce Dieu qui riposte? Gui est percé d’une flèche et plonge dans l’agonie. Mais le Normand s’accroche, car il sait son fils jouvenceau en route depuis l’Angleterre pour le rejoindre, sous la bonne garde de ses oncles. Il rêve de voir Gui le Jeune, espoir du lignage Âpremont, étendre sa vaillance et son emprise sur le pays. Mais le jeune Gui est une âme pure et naïve qui conçoit la chevalerie dans ce que les tapisseries de Bayeux peignent d’héroïsme et de noblesse. Lorsqu’il apprend la vérité sur son père, il sombre dans une mélancolie inquiétante. Aura-t-il la force de résister à ses déceptions? Aux trahisons perpétrées contre lui? Au siège qui enserre maintenant la forteresse d’Âpremont? L’Auvergne n’avait plus connu d’armée aussi imposante depuis celle du roi Charlemagne, cette fois, elle est conduite par un évêque aux inavouables desseins.